le canard se rebiffe
Lit de justice de Sarko Ier. Les heures passent et la polémique enfle. En cause, la nomination de François Pérol à la tête des banques qui viennent de s’unir, Caisses d’épargne et Banques populaires.
L’affaire serait sûrement passée inaperçue, si le nouveau patron, proche de Sarko, n’était pas secrétaire général adjoint du Château chargé de l’économie, et s’il n’avait pas collaboré au projet de fusion.
Pourtant, « il est interdit à un agent public de rejoindre une entreprise privée lorsque ses fonctions publiques effectivement exercées a cours des trois dernières années précédant son départ l’ont conduit (…) à proposer directement à l’autorité compétente des décisions relatives à des opérations réalisées par cette entreprise ou formulé un avis sur de telles décisions »[1].
François Bayrou affirme à juste titre que le président de la République a menti, lorsqu’il prétend avoir saisi la Commission de déontologie, alors que celle-ci ne s’est même « pas réunie ».Pas encore, en tout cas, cher leader du mouvement centriste orange!
Selon l’Elysée, qui tente de se rattraper auprès de l’opinion publique, l’accord avait été obtenu « via une lettre du président de la commission, Olivier Fouquet ». Claude Guéant sur LCI : le Petit Nicolas « n’a pas menti, il a utilisé un raccourci. François Pérol et moi-même avons saisi le président de la commission». Ce qui se traduit, de façon approximative par un lit de justice de Sarko 1er. Car l’avis personnel d’Olivier Fouquet ne ressemble pas forcément aux « conclusions » de ladite commission…
Claude Guéant s’interroge. « Pourquoi la Commission se réunirait ? » Oui, pourquoi, d’ailleurs ? Sylvie Pierre Brossolette du Point explique que la commission approuve les attributions « 9 fois sur 10 ». Une réunion inutile en somme. Et facultative, en plus!
Sarko stressé. Analyse des chiffres du chômage du mois de janvier (catastrophique, puisque toutes les générations sont touchées par la crise), réunion de François Fillon et Valérie Pécresse avec les représentants de la Conférence des présidents des universités, préparation d’une autre nomination, cette fois-ci d’un commissaire français à Cuba, conclusions de la commission Balladur, chargé de réfléchir sur la réforme des collectivités locales, et poursuite des négociations en Outre-mer
L’ouverture politique se poursuit. Un ancien ministre de Jospin s’est vu attribué une tâche ingrate (ou pas). Un socialiste de cœur brisé, ou un sarkozyste durant ses heures perdues. J’ai nommé Jack Lang. Il rencontrera incessamment sous peu des responsables Cubains, pour évoquer l’avenir des relations franco-cubaines.
Edouard Balladur veut réduire le nombre de régions de 22 à 15. Sont évoqués la fusion des deux Normandie, le rapprochement des deux départements alsaciens, la suppression de la Picardie, le rattachement du département de Loire-Atlantique à la Bretagne, l’union de la Franche-Comté et de la Bourgogne, le mariage entre Rhône-Alpes et Auvergne. Certains imposteurs (ironie) évoquent des propositions « stupides » (Claude Gewerc, président PS du conseil régional de Picardie) Ah la province ingrate ! (Ironie, encore)…
Nationalisme régional. Michel Guiniot, président FN au Conseil régional de Picardie, le 11.02 : « Notre région qui a vu naître la France avec Clovis et Pépin le Bref à Soissons, Charles le Chauve à Compiègne, Charlemagne et Hugues Capet à Noyon, Jeanne d’Arc à Compiègne n’est pas un territoire que l’on peut écarteler. Le peuple de Picardie n’a pas vocation à disparaître par un éparpillement dans les régions limitrophes afin de satisfaire les fantasmes et les errements de politiciens parisiens incapables de régler les problèmes des Français. » A bas les Jacobins ! (ironie toujours)
[1] Frédéric Lemaître, journaliste au Monde, au service éco l’explique noir sur blanc sur son blog
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